numéro 49

 

dossier: rêves et science-fiction

responsable du dossier: Jean-Pierre Laigle

Format livre

192 pages – disponible
Prix : 14,99 € (dont 3,99 € de frais de port)

Format numérique

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éditorial 49

 

    
EXTRAIT
BIEN AVANT GALAXIES,
bien avant que le mot science-fiction même existe, était le rêve, et le rêve était Nemo, le little Nemo de Winsor McCay. Dans les planches superbes et toujours tellement modernes de cette BD des origines, la plongée dans le sommeil de l’enfant Nemo le précipite dans des territoires oniriques qui font plus que préfigurer la science-fiction et la fantasy. D’une certaine manière, avec cette forme contrainte, et donc féconde d’histoires en une planche commençant et se terminant toutes de la même façon, Mc Cay a tout inventé et de cela on ne lui rendra jamais assez hommage. Répétition, mais sans répétition, à chaque fois un nouvel univers, un nouveau délire. Si vous avez le bonheur de tenir un jour entre les mains l’intégrale Nemo, vous constaterez qu’il est impossible de la lire en continu, page après page, comme on le ferait d’un recueil de gags en une planche, tant Mc Cay précipite à chaque fois le lecteur dans ce tourbillon, dans ce déséquilibre qui précipite le dormeur au bas de son lit.

Mais il est vrai qu’arrivait déjà Lovecraft, et que Poe était passé par là! Car il y a loin de la puissance imaginative et de la fatalité parfois effrayante des rêves du petit Nemo au triste «C’était un rêve» par lequel trop des nouvelles soumises par de jeunes auteurs ne parvenant ni à conclure, ni à se résigner à avoir libéré en vain leur imagination bouclent un récit hélas souvent insipide. A tel point que, pour le lecteur déchiffreur de nouveaux éventuels talents, l’expression est pratiquement devenue un marqueur d’exclusion. Et pourtant! Pourtant, et Jean-Pierre Laigle le montre dans une étude au titre par lequel il ne faut surtout pas se laisser arrêter, le rêve est le moteur de l’imaginaire, et donc celui de nos genres de prédilection. Et d’une certaine manière, au-delà des deux nouvelles de Risto Isomäki et de Michèle Laframboise qu’a choisies Laigle pour illustrer son propos, toutes les nouvelles de ce numéro de Galaxies ont part liée au rêve. (…)

Pierre Gévart