numéro 64
dossier: sarah newton
Responsable du dossier: Giulio Cesare Giorgini
Format livre
192 pages – disponible
Prix : 14,99 € (dont 3,99 € de frais de port)
Format numérique
4,90 € / Tout en couleurs et avec des nouvelles en bonus !
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éditorial 64
EXTRAIT
LES AUTEURS QUI NOUS ENVOIENT des textes, notamment pour les concours Pépin et le Bussy, s’interrogent beaucoup sur la limite de l’humanité et on sent poindre ici le concept de singularité: cet instant de bascule où l’esprit humain aurait été dépassé par la machine. À titre personnel je ne crois absolument pas à la singularité, et ce pour plusieurs raisons: si les intelligences artificielles existent, et si elles sont de plus en plus performantes, à défaut de singularité elles sont au moins singulières. C’est-à-dire qu’elles ne comportent pas toutes les composantes, toute la complexité de ce qu’on appelle à tort ou à raison l’intelligence humaine. Ce n’est pas une simple question de rapidité de traitement, de vitesse de calcul: il y a autre chose. C’est ce dont nous parle Gulzar Joby dans la nouvelle qu’il nous donne dans ce numéro.
Je ne pense pas non plus que les intelligences artificielles souhaitent entrer en compétition avec les humains, car la compétition n’est pas pour moi dans l’ordre majoritaire des choses. Jecrois beaucoup plus en la complémentarité, en la coopération, en la coconstruction. Croire en un darwinisme résumé austruggle for life, croire en la lutte pour la vie, c’est une vision bien réductrice et malheureusement marquante d’une forme de l’ultralibéralisme facteur d’accroissement des inégalités. C’est un autre tableau qui se dégage des études des biologistes et des spécialistes du comportement animal. Les nouvelles de ce numéro nous montreront comment les auteurs de science-fiction qui ont bien voulu nous confier leurs textes envisagent cette coopération ou cette confrontation ou cette hésitation. Au nombre de celles-ci, deux nouvelles classées avec accessit au prix le Bussy 2019, dans des styles narratifs différents et sur des thématiques elles aussi diverses, et qui pourtant se rejoignent sur ce qui est peut-être l’air du temps. Des nouvelles donc à réfléchir. Et enfin une nouvelle très personnelle et très poignante de notre ami Mike Resnick, qui vient de nous quitter en janvier. (…)