numéro 66
dossier: babels du futur
Responsable du dossier: Jean-Pierre Laigle
Format livre
192 pages – disponible
Prix : 14,99 € (dont 3,99 € de frais de port)
Format numérique
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éditorial 66
EXTRAIT
Chaque architecture est l’expression de la civilisation dont elle est issue et son caractère éventuellement colossal en est un aspect. Les pyramides égyptiennes, une des sept merveilles du monde selon les Grecs, n’y échappent pas, comme leurs homologues méso-américaines, les ziggourats proche-orientales, à l’origine du mythe de la Tour de Babel, les jardins suspendus de Babylone, les cathédrales romanes et surtout gothiques. Même la culture hellénique qui prônait la mesure en tout finit par produire le Colosse de Rhodes et le Phare d’Alexandrie.
Rome, championne de l’art officiel et utilitaire, bâtit le Panthéon, le Colisée, le Grand Cirque, d’immenses aqueducs et, plus prosaïquement, les insulæ, préfigurations des grands ensembles d’habitation.(…) «Figure-toi, lecteur, ce que sera ce grand hôtel dont, tout en te disant que ses vastes dépendances occupent la surface de deux millions sept cent quatre-vingt mille quatre cent quatre-vingts pieds et qu’il y a à l’intérieur de l’édifice quatre jardins, douze patios et un verger, il me semble, en vérité, que je ne t’ai pas donné une idée de sa véritable étendue. Et si en plus je te dis qu’il y a deux théâtres, un cirque, une arène tauromachique et une grande rotonde en cristal pour l’exposition permanente d’objets industriels, je ne m’estimerai pas non plus satisfait.»
Cette énumération tirée de la nouvelle El Gran Hotel de la Unidad Transatlántica (1863) de l’Espagnol Antonio Flores (1818-65) se complète par les 2000 chambres de première à sixième classes selon leur nombre de pièces, une salle à manger de 500 places de première classe, une égale pour la deuxième classe, une de 1000 pour la troisième, un salon de repos intellectuel, un de repos corporel, un de deuil et d’affliction, un de noces, de festins et de diverses célébrations, plus les locaux techniques. Et quatre mille employés servent plus de 2000 clients. Selon l’auteur dont le propos se limite à la description ébahie de cet hôtel et à ses activités, l’Escorial même n’a rien d’exceptionnel en comparaison. Ce n’est pourtant qu’un modeste acompte de ce que produisit la SF. (…)