numéro 67

 

dossier: Mary Shelley et Frankenstein

responsables du dossier: Emilie et Pierre Gévart 

Format livre

192 pages – disponible
Prix : 14,99 € (dont 3,99 € de frais de port)

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éditorial 67

 

 
EXTRAIT
L
’été 1816 «fut un été humide et rigoureux, se rappelle Mary Shelley en 1831,et la pluie incessante nous confinait des jours entiers à l’intérieur de la maison». En effet, quelque part en Indonésie, un volcan venait d’exploser, projetant dans l’atmosphère une telle quantité de poussières que celles-ci interceptèrent une partie du rayonnement solaire, et que la température moyenne du globe baissa de 2 à 3°C pendant trois années de suite. La jeune Marie Shelley, qui va bientôt avoir 19 ans, son ravisseur et amant le poète Percy Shelley, le grand Lord Byron et l’écrivain John Polidori se sont réfugiés au bord du lac Léman, dans la villa Deodati, et vont sans le savoir inventer un nouveau genre littéraire.

En effet, pour se distraire, les jeunes gens lisent des histoires fantastiques issues de vieux contes germaniques, et Byron a une idée: «et si chacun de nous écrivait un roman d’horreur?». Deux mythes modernes qui ont traversé le 19 et le 20esiècle vont naître de ce défi: une nouvelle esquissée par Byron et terminée par Polidori: «Le Vampire», qui sera le prototype de Nosferatu ou de Dracula, et surtout un roman achevé écrit par la jeune femme: Frankenstein ou Le Prométhée moderne. Avec ce livre, Marie Shelley ne s’est pas livrée à une quelconque improvisation de salon: les problématiques qui traversent le texte et qui touchent autant aux droits et à la position des femmes qu’au développement des sciences ont pétri depuis l’enfance l’imagination et la formation de cette fille d’une des premières écrivaines féministes: Mary Wollstonecraft, et d’un écrivain aux idées libérales: le philosophe William Godwin.

Avec ce livre, Marie Shelley vient d’inventer un genre qui devra encore attendre un siècle pour trouver son nom, et qui nous est cher: la science-fiction. Car Frankenstein est souvent présenté à raison comme le premier roman de SF. (…)

Pierre Gévart