EXTRAIT
CE QUI CARACTERISE LA SCIENCE-FICTION par rapport à la prévision ou la prospective, c’est l’intervention de l’imprévisible, de l’inattendu et quelquefois de l’incongru. L’un d’entre nous a pu l’écrire déjà dans Galaxies et ailleurs. Ainsi, la science-fiction, dans un monde rationnel, prévisible, tranquille reste du domaine de l’étrange et de l’imaginaire. Mais quand l’Histoire elle-même se met à passer par des périodes d’incongruité, d’inattendu ou de chaos, c’est là que la science-fiction se montre indispensable. Au moment où nous écrivons cet éditorial, nous ignorons de quoi sera fait le monde quand le numéro sortira des presse dans presque deux mois : l’irruption de l’irrationnel est intervenue avec le retour de Trump à la Maison-Blanche, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec la guerre et les massacres qui se succèdent.

En France, nul en cette fin du mois d’août, ne peut prédire par qui et comment sera gouverné le pays en 2026. C’est ici que la science-fiction est nécessaire. Elle seule est capable de s’affranchir complètement des contingences de la raison pour envisager l’inenvisageable. À quoi ça sert ? pourrait-on dire. Eh bien ça sert justement à s’y préparer, c’est comme les simulateurs de vol, ils sont là pour s’entraîner à ce qui n’était pas censé arriver.
C’est dans cet esprit que, pour ce nouveau numéro, nous avons choisi de consacrer un dossier à Christophe Siébert, un auteur qui sent le soufre.

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