numéro 46
dossier: sf africaine
responsable du dossier: Ketty Steward

Format livre
192 pages – disponible
Prix : 14,99 € (dont 3,99 € de frais de port)
Format numérique
4,90 € / Tout en couleurs et avec des nouvelles en bonus !
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éditorial 46
EXTRAIT
Le présent numéro de Galaxies devait constituer, au départ, le volet «littérature» d’une grande exposition sur l’Afrique et la science-fiction. Des œuvres, picturales, plastiques et cinématographiques avaient déjà été sélectionnées lorsque j’ai rejoint l’aventure. Un thème récurrent, inattendu pour qui ignore la réalité présente de plusieurs pays du continent m’a alors intriguée : la question des déchets. Pas un questionnement marginal comme nous pouvons en avoir en occident sur la diminution, le traitement et la valorisation de nos ordures, mais une interrogation plus centrale, existentielle, même : Que faire de cette matière envahissante ? Comment utiliser cette ressource désormais quasi-illimitée ? Comment transformer les scories de l’histoire en ferments pour le futur? Des sculptures-robots combinant avec art et technologie des composants informatiques déclassés pour créer autre chose, des scénarios prenant les paysages du présent comme scènes d’aventures post-apocalyptiques, des super-héros de bric et de broc…Évacué par la porte lorsque le projet d’exposition s’est trouvé reporté aux calendes grecques, suspendu pendant la construction de ce numéro, le thème du recyclage revient par la fenêtre, à l’heure du bilan.
Entre les lignes de nouvelles écrites depuis Mayotte, le Gabon ou la Mauritanie, en filigrane d’articles sur les arts, la science ou l’économie, on retrouve lancinante, la question des déchets. Déchets toxiques enfouis chez Sofia Samatar ou déversés dans un lac chez Nnedi Okorafor ; composants recyclés par le Woelab; traditions orales revisitées, soldats usés remis en circulation, poussières de magie enkystées dans des ruines au bord de l’hypermodernité, migrants comme rebuts encombrants de l’économie mondialisée, …Des thèmes universels, abordés avec la liberté autorisée par nos genres de prédilection depuis un point de vue ancré dans le continent africain. Car nous croyons qu’il n’est pas indifférent d’écrire depuis ici ou depuis là-bas. (…)